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François Bayrou (/fʁɑ~.swa•baj.ʁu/) est un homme politique français, né le 25 mai 1951 à Bordères (Basses-Pyrénées), actuel député des Pyrénées-Atlantiques. En 2007, il réunit 18,57 % des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle française et lance un nouveau parti au centre de l'échiquier politique, le Mouvement Démocrate (ou MoDem) après avoir été le président de l'UDF.
Biographie
Origines, études et famille
François René Jean Lucien Bayrou est né le
25 mai 1951 à
Bordères, entre
Pau et Lourdes. Il est le fils de Calixte Bayrou, propriétaire agriculteur, maire de Bordères, et d'Emma Sarthou, propriétaire (originaire de Serres-Morlaàs).
Bachelier en 1968, il poursuit des études dans une classe préparatoire littéraire (hypokhâgne et khâgne) et à l'Université Bordeaux III. Il obtient l'agrégation de lettres classiques à 23 ans. Son père étant mort accidentellement, il aide sa mère à gérer l'exploitation, tout en enseignant. Il réussit à vaincre son bégaiement.
Il est auteur d'une Biographie d'Henri IV, Le Roi libre, vendue à 300 000 exemplaires. Grâce à ses droits d'auteur, il s'est lancé, avec succès, dans l'élevage de chevaux pur-sang de course.
Marié en 1971 avec Élisabeth dite Babette, ils ont ensemble six enfants : Hélène, Marie, Dominique, Calixte, Agnès, André, et neuf petits-enfants.
Il est parent du poète irlandais Théo Dorgan par sa grand-mère maternelle Amélie Dorgan.
Voici la devise qui l'a fait rêver enfant : « Henri de Navarre a grandi au château de Coarraze à quelque deux kilomètres à vol d’oiseau de ma maison natale . J’ai beaucoup rêvé sur la devise qui orne encore aujourd’hui le portail du château : « lo que a de ser no puede faltar », « ce qui doit arriver ne peut pas manquer » . Lors de son dernier grand meeting de campagne, à Pau, le 19 avril 2007, il l'a complétée d'une deuxième devise prise à Henri IV : « Lo biarnes qu’ey praube, mes no baxe cap », « Le Béarnais est pauvre, mais il ne baisse pas la tête ».
Carrière politique
Les débuts
Jeune, François Bayrou est proche des mouvements
non-violents, notamment de la communauté de
Lanza del Vasto. À 30 ans, en
1982, il devient
Conseiller général, puis quatre ans plus tard
Député UDF des Pyrénées-Atlantiques. Enseignant dans l'école publique, laïc convaincu, c'est aussi un
catholique pratiquant, d'inspiration politique démocrate-chrétienne - son père avait été maire de son village de Bordères sous l'étiquette MRP. En 1989, il perd les élections municipales face à
André Labarrère à
Pau en obtenant 48% des voix au second tour.
L'accès aux portefeuilles ministériels
En
1993, il est nommé ministre de l'Éducation nationale dans le gouvernement de
cohabitation d'
Édouard Balladur. Il propose une réforme de la
Loi Falloux, qui aurait déplafonné la possibilité, pour les collectivités locales, de subventionner les investissements des établissements d’enseignement privé. Le 24 janvier 1994, près d'un million de manifestants s'en prennent à ce projet, pour défendre l'école laïque. La méthode de François Bayrou est alors critiquée à droite comme à gauche : il est accusé de vouloir « réformer à la hussarde ». Finalement, le Conseil Constitutionnel rejette le projet de François Bayrou.
Bien qu'il ait soutenu Édouard Balladur lors de l'élection présidentielle française de 1995, et qu'il se soit opposé au projet de référendum sur l'éducation proposé par le candidat Jacques Chirac, il obtient dans le premier gouvernement d'Alain Juppé un portefeuille élargi à l'enseignement supérieur, à la recherche et à la formation professionnelle.
François Bayrou dirige une réflexion approfondie sur la condition des professeurs et des élèves qui inspire les documentaires de la réalisatrice Marie-Françoise Desmeuzes. Il conduit une réforme du collège, réforme les études supérieures (semestrialisation des études, semestre d'orientation en première année, création d’université de professionnalisation technologique), met en place le baccalauréat actuel (filières S, ES, L, STT, STL et STI), introduit les langues vivantes à l’école primaire.
François Bayrou perd la responsabilité de la Formation professionnelle dans le deuxième gouvernement Juppé, mais reste à l'Éducation nationale jusqu'à la dissolution de 1997; l'élection est remportée par la gauche plurielle.
L'opinion retient, de la présence de François Bayrou à ce ministère, sa méthode de réforme prudente et concertée avec les organisations syndicales (ce que critiqueront, puis approuveront Claude Allègre et Jack Lang). Roger Fauroux, qu'il avait chargé de présider une commission sur la réforme de l'école était néanmoins critique, déclarant que François Bayrou gouvernait « avec le sondoscope en bandoulière ».
La conquête de l'UDF
D'abord directeur de "Démocratie moderne", il devient en 1991 secrétaire général de l'UDF en tant que représentant de son parti, le CDS qui est l'une des principales composantes de cette fédération de partis de droite non gaulliste qu'est l'UDF.
Un temps vice-président du CDS (1991-1994), il en est élu en 1994 président. Il fusionne ce parti en 1995 au congrès de Lyon avec le Parti social-démocrate, parti de tradition laïque également adhérent de l'UDF (et comptant dans ses membres notamment André Santini), créant ainsi Force Démocrate (FD).
Il est élu en 1998 à la tête de l'UDF malgré l'opposition de Démocratie libérale (DL), parti d'inspiration clairement libérale. Après les élections régionales de 1998, Alain Madelin et d'autres leaders de DL approuvent les présidents de région réélus grâce au soutien des élus Front national, alors que François Bayrou rejette toute alliance avec l'extrême droite. DL quitte alors l'UDF, dont les autres composantes fusionnent la même année pour créer un parti unifié, la Nouvelle UDF.
Lors des élections européennes de juin 1999, François Bayrou conduit la liste UDF qui recueille 9,28% des voix; il tient -contrairement à ses concurrents François Hollande et Nicolas Sarkozy- son engagement de siéger à Strasbourg et entre donc au Parlement européen, dont sa seconde de liste Nicole Fontaine obtient la présidence.
Élection présidentielle de 2002
François Bayrou se présente comme candidat de l'UDF à l'élection présidentielle de 2002.
Sa campagne connaît des débuts difficiles ; les sondages le créditant longtemps de moins de 5 % des intentions de vote. Plusieurs leaders de l'UDF appellent à voter pour Jacques Chirac dès le premier tour. Lors de la campagne présidentielle, à Strasbourg, et pendant une altercation verbale avec des jeunes qui avaient insulté le maire de Strasbourg, Fabienne Keller, avec laquelle il se trouvait, il gifle un enfant de dix ans qui essayait de lui faire les poches.
Contre toute attente, François Bayrou se classe quatrième, avec 6,84 % des voix, après Lionel Jospin. Il appelle Jacques Chirac, opposé au second tour à Jean-Marie Le Pen, à constituer une large coalition à partir de sa majorité de second tour. Jacques Chirac tente au contraire avec Alain Juppé de fusionner la droite et le centre dans un unique parti, l'Union pour la majorité présidentielle, rebaptisé ensuite Union pour un mouvement populaire (UMP). La majorité des parlementaires UDF, emmenés par Philippe Douste-Blazy, quittent l'UDF pour l'UMP. Cependant, trente députés UDF et apparentés sont élus et constituent un Groupe parlementaire pour la XIIe législature (2002-2007). Parmi eux, François Bayrou qui revient à l'Assemblée nationale, élu dans la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques.
S'affirmant opposé à « l'État-UMP », dès la première question de confiance posée par le nouveau gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, il annonce l'intention de se prononcer librement sur chacun des actes du gouvernement.
Élections régionales et européennes de 2004
L'UDF obtient 12% des voix aux élections régionales et aux élections européennes de 2004, où progresse le nombre de ses élus conseillers régionaux et députés européens; aux cantonales de la même année, le nombre de ses conseillers généraux et présidents de conseils généraux progresse également.
Aux régionales en Aquitaine, les listes de François Bayrou arrivent, avec 16% des voix, en troisième position derrière la liste PS du président Alain Rousset, qui sera réélu, et celle de l'UMP radical Xavier Darcos, ministre délégué à l'Enseignement scolaire. Devancée dans toutes les régions par l'UMP, les listes UDF fusionnent avec celles de l'UMP au second tour.
Au Parlement européen élu en 2004, l'UDF quitte le groupe parlementaire de droite du Parti populaire européen auquel appartient l'UMP, pour rejoindre, avec ses alliés du Parti démocrate européen, le groupe de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe.
Années 2005 et 2006 à l'Assemblée Nationale
En
2005 et
2006, il s'oppose de plus en plus à la politique du gouvernement de Dominique de Villepin, sur son contenu et sur ses modalités - en particulier le mépris dans lequel est, selon lui, tenu le Parlement (sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, la privatisation des autoroutes, l'instauration par ordonnance du CNE, etc.). Sa ligne politique est contestée par l'unique ministre UDF du gouvernement, le ministre de l'Éducation nationale,
Gilles de Robien, favorable à une alliance avec l'UMP. D'ailleurs Gilles de Robien demande fin 2005 que les militants soient appelés à se prononcer : la motion de défense d'une UDF "libre et indépendante" présentée par François Bayrou est approuvée à 92% (Congrès de Lyon, janvier 2006).
Lorsque le Parti socialiste dépose une Motion de censure le 16 mai 2006, dans le cadre de l'affaire Clearstream 2, contre le Gouvernement Dominique de Villepin, François Bayrou et dix députés de son groupe (sur trente) votent ce que le leader qualifie de « censure franche » par opposition à la censure « des couloirs » (plusieurs dizaines de députés UMP partisans de Nicolas Sarkozy s'étaient rassemblés à la buvette de l'Assemblée Nationale). C'est la première censure votée par François Bayrou contre un gouvernement de droite depuis son accession à la tête de l'UDF en 1998.
Le président de l’UDF n'écarte pas pour autant de soutenir des membres de l'UMP "au cas par cas" : il apporte par exemple son soutien à la liste du candidat Alain Juppé à la municipale partielle de Bordeaux en août 2006.
Élection présidentielle de 2007
Article détaillé : . Le
10 juin 2006 , à
Issy-les-Moulineaux, à l'occasion d'un conseil national statutaire de l'UDF, François Bayrou jette les grandes lignes de ses ambitions présidentielles en proposant une « Révolution civique ». François Bayrou souhaite rassembler des personnalités venant de droite, de gauche et du centre ; il prend en exemple
Henri IV (qui a mis fin aux guerres de religion entre catholiques et protestants) et
Charles de Gaulle (qui lors du GPRF en 1945 a gouverné avec les communistes, les socialistes et le centre ; et de nouveau en
1958 avec les socialistes et le centre). Le congrès d'Issy-les-Moulineaux vit également
Gilles de Robien, défenseur de l'alliance avec la droite, sifflé par la salle. À l'automne 2006, il publie sous le titre
Au nom du Tiers-État un recueil de ses discours à l'Assemblée nationale, précédés d'un essai sur les origines du « mal français ». Il fustige « la crise de régime et la manière dont les clans se l'approprient » au cours des vingt-cinq années précédentes, c'est-à-dire sous les Présidences de
François Mitterrand et de
Jacques Chirac.
François Bayrou présente sa candidature à l'élection présidentielle du printemps 2007 le 2 décembre 2006 à Serres-Castet, dans sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques.
Les intentions de vote en faveur de François Bayrou selon les instituts de sondage passent de 8 % environ début décembre à 10 % mi-janvier, 12 % fin janvier, 13 % mi-février, 19 % fin février, 22 % dans la première quinzaine de mars.
Le journaliste Serge Moati déclare alors qu'il pourrait devenir une surprise de l'élection présidentielle de 2007. Sur LCI, dans leur débat hebdomadaire, Jacques Julliard et Luc Ferry, ainsi que Christophe Barbier, estiment que François Bayrou veut, sur le modèle du MRP de la IVe République, faire de l'UDF le pivot incontournable des grandes formations, ce qui, selon certaines de leurs analyses, empêcherait la seule véritable alternance (entre gauche et droite).
En février-mars 2007, plusieurs candidats potentiels se rallient au candidat de l'UDF : le président du Parti fédéraliste, Christian Chavrier, puis en Mars 2007, c'est au tour de la présidente du parti écologiste Cap 21, Corinne Lepage ; le 13 mars, Édouard Fillias, d'Alternative libérale ; le 1er avril 2007 , Antoine Waechter, président du Mouvement écologiste indépendant. Nicolas Miguet a également appelé à voter pour François Bayrou.
François Bayrou publie en mars 2007 chez Plon son Projet d'espoir, qui sera le livre politique le plus vendu au cours de la période ( 370 000 exemplaires en deux mois).
En mars et avril, le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy reçoit le soutien de plusieurs personnalités réputées proches de l'UDF : Simone Veil (qui avait déjà soutenu la candidature de Jacques Chirac en 2002 contre celle de François Bayrou) déclare que Bayrou est « le pire de tous » et que sa candidature est « une imposture »; Gilles de Robien et André Santini, membres de l'UDF; Valéry Giscard d'Estaing, fondateur de l'UDF, le 18 avril 2007 . François Bayrou y répond en dénonçant une « collection d'élus épuisés ».
Des personnalités non membres de l'UDF soutiennent en revanche François Bayrou : le député européen (élu sur une liste UDF) et ancien journaliste Jean-Marie Cavada ; deux ministres délégués du gouvernement Villepin, tous deux UMP : Azouz Begag, ministre délégué à la promotion de l’égalité des chances et François Goulard, ministre délégué à l'enseignement supérieur.
Le 13 avril 2007 , un peu plus d'une semaine avant le premier tour, Michel Rocard, dont des proches avaient déjà appelé à voter Bayrou (collectifs « Spartacus » et « les Gracques ») demande une alliance entre l'UDF, le PS et les Verts. Il est suivi, le 14 avril 2007 par Bernard Kouchner, puis par Claude Allègre et Daniel Cohn-Bendit. François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, estime la proposition inconcevable et Ségolène Royal la juge « baroque » tandis que Dominique Strauss-Kahn précise qu'il ne serait premier ministre qu'en cas de majorité socialiste.
François Bayrou obtient 18,57 % au premier tour de l'élection présidentielle de 2007, le 22 avril 2007 , soit 6 820 914 électeurs, le plaçant en 3e position, derrière Ségolène Royal du Parti socialiste (25,9 %) et Nicolas Sarkozy de l'UMP (31,2 %), tous deux qualifiés pour le second tour.
Le 25 avril 2007 , lors d'une conférence de presse, il annonce qu'il ne donne aucune consigne de vote pour le deuxième tour de l'élection présidentielle, mais déclare accepter le débat public que lui a proposé la candidate PS Ségolène Royal, ajoutant qu'il était prêt à en faire autant avec Nicolas Sarkozy (UMP), initiative que ce dernier récuse le soir même. Il annonce également la création d'un nouveau parti voué à prolonger la dynamique électorale qu'il estime avoir engagé.
Le débat proposé par Ségolène Royal sur les convergences et divergences entre leurs projets politiques est le premier débat public réunissant, entre les deux tours d'une élection présidentielle, deux personnalités dont l'une est présente au second tour et l'autre non. La presse quotidienne régionale, puis Canal+, refusent d'organiser ce débat (officiellement pour respecter les consignes du CSA sur l'égalité des temps de parole des deux finalistes). François Bayrou a parlé à cet égard de pressions exercées par le candidat UMP et son entourage sur les médias dans le but d'empêcher ce débat, ce qui est corroboré par le journaliste de RMC, Jean-Jacques Bourdin. Le débat a finalement lieu le 28 avril 2007 , et est retransmis par BFM TV et RMC.
La semaine suivante, au lendemain du débat télévisé entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, François Bayrou confirme au Monde que, comme il l'avait laissé entendre dès avant le premier tour, puis le 25 avril 2007 , il ne votera pas, le 6 mai 2007 , pour Nicolas Sarkozy, sans pour autant dire qu'il votera pour Royal, qu'il votera blanc ou qu'il s'abstiendra de voter.
Elections législatives de 2007
Conformément à ses engagements de fin de campagne présidentielle, le Conseil national de l'UDF vote le 10 mai 2007 à la Mutualité une motion pour la création du Mouvement démocrate (ou MoDem), à la quasi unanimité (moins 4 voix et 4 abstentions). Le MoDem apparaît alors comme le successeur du mort-né "Parti démocrate" dont François Bayrou avait annoncé la naissance le 25 avril. Le nouveau mouvement se revendique clairement comme un parti d'opposition au pouvoir du nouveau président
Nicolas Sarkozy et fait valoir ce positionnement pour les élections législatives de juin 2007.
Nombre de députés UDF sortants réprouvent cette nouvelle stratégie et se rapprochent de la majorité présidentielle à l'occasion de cette élection. Rassemblés par le nouveau Ministre de la Défense Hervé Morin, ancien président du groupe UDF à l'Assemblée, ils fondent le Nouveau Centre, formation qui se réclame du centre-droit et de la tradition de l'UDF.
François Bayrou, réélu député des Pyrénées-Atlantiques, voit l'essentiel de ses anciens compagnons le quitter pour le Nouveau Centre : seuls deux autres députés se réclament désormais du MoDem (dont Jean Lassalle).
Élections municipales de 2008
Juste avant la création officielle du MoDem en
Novembre 2007, François Bayrou enregistre la médiatique désaffection de
Jean-Marie Cavada, jusque-là considéré comme un de ses principaux lieutenants. Celui-ci, en obtenant la tête de liste pour le 12e arrondissement de Paris, rejoint en effet la liste de la candidate UMP à la mairie de Paris Françoise de Panafieu. Le
16 novembre 2007 , François Bayrou annonce sa volonté de conduire une liste pour l'élection municipale à
Pau. Il rate de peu son élection à la mairie de Pau en obtenant 38,81% des suffrages au second tour le 16 mars 2008, perdant de 342 voix face à la candidate socialiste Martine Lignières-Cassou (39,76%) sur un total de plus de 36 000 voix. Le candidat investi par l'UMP
Yves Urieta, maire sortant (ex-PS) qui s'est maintenu au second tour obtient quant à lui 21,42% des suffrages (contre 27,8% au premier tour), causant en partie la défaite du président du MoDem.
Les défections ont continué, ainsi que les critiques sur sa façon de gérer le Modem, accusé de n'être qu'un marchepied pour ses ambitions présidentielles. Ainsi Jean Arthuis en avril 2008 déclara à propos de François Bayrou qu'« on ne dirige pas un parti comme une secte ». Le député européen Thierry Cornillet avait pour sa part qualifié de « suicidaire » la politique du président du Modem et ajouté que ce dernier « sacrifiait ses élus pour une chimère présidentielle ».
Prises de position
L'Europe
François Bayrou et le MoDem s'inscrivent dans la tradition
europhile du
centre français. L'Europe a donc une place centrale dans son projet politique : « L’Europe est la clé de la liberté de choix : elle permet d’écrire l’avenir ».
« Sans Europe, sans union politique et sans démocratie, la marche du monde devient une fatalité sur laquelle les peuples de notre continent auront perdu le pouvoir de peser. Chaque fois qu’il s’agit de peser sur l’avenir du monde, on retrouve « le besoin d’Europe ».
François Bayrou est député européen de 1999 à 2002. Il affirme, en décembre 2004, son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne et demande - en vain - un vote de l'Assemblée nationale sur cette question.
En 2005, il fait campagne en faveur du Traité établissant une Constitution pour l'Europe, que les électeurs français consultés par référendum rejettent le 29 mai 2005. Son programme pour la présidentielle de 2007 milite pour la ratification d’« un texte, simple, lisible, court, sans ambiguïté, qui donnera forme aux principes d’une Union européenne sortie de ses paralysies et de ses impasses » qui devrait, en France, prendre la forme d'un nouveau référendum.
La VIe République
Dans son projet de modernisation du système politique français, il propose le renforcement du rôle du
Parlement de façon à constituer un contre-pouvoir effectif face à l'exécutif. Il a déclaré à plusieurs reprises souhaiter le passage à une VI
e République.
Le 5 Avril 2006, il estime que la crise du Contrat première embauche (CPE) s'est soldée par « un effondrement des institutions » et que « le moment est venu ».
Les régions
François Bayrou, qui parle couramment
Béarnais, défend le « trésor » que constituent selon lui les cultures et identités régionales de France. Il appelle à ratifier la
Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, que la France a signée.
Il s'est notamment prononcé pour le rattachement de la Loire-Atlantique à la région Bretagne, conformément au voeu des collectivités locales, ainsi que pour la « réunification de la Normandie » actuellement divisée en deux régions.
Médias et image publique
François Bayrou a souvent remis en cause l'
Objectivité des médias français appartenant à de grands groupes industriels, arguant de leur forte tendance à la
Bipolarisation de la vie politique française, autour de l'UMP et du PS. Il accuse ces médias d'une surexposition de ces partis et de leurs candidats voire de connivence avec certains de ces candidats; il affirme que cette inclination s'exprime notamment dans le contenu des questions posées et dans celles qui justement ne le sont pas. Il propose à cet effet de rendre impossible la détention des groupes de médias par des groupes industriels et financiers dépendant des commandes de l'État.
D'autre part, la marionnette de François Bayrou dans l'émission télévisée satirique Les Guignols de l'Info contribue également au façonnement de l'image publique et médiatique du politicien, puisqu'il est présenté dans cette émission comme un grand enfant à la naïveté désarmante. À l'instar de nombreux autres personnages politiques de premier plan (Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac, etc.), il fait aussi les choux gras de nombreux imitateurs de la scène francophone tels Laurent Gerra.
Invité dans une émission de variétés consacrée à Nicolas Canteloup, qui prête sa voix à la marionnette de François Bayrou aux Guignols de l'Info, le député béarnais a avoué que cette caricature l'avait dans un premier temps affligé au point de lui donner l'envie de renoncer à la politique.
Affaire TF1 et suite
Le
2 septembre 2006 interviewé durant le
journal de 20 heures de la chaîne française de télévision privée
TF1 par la présentatrice
Claire Chazal, en direct de l'université d'été de l'UDF à
La Grande-Motte, il déclarait :
- « Les grands médias ont orchestré pour les Français un choix dicté à l'avance. L'argent et la politique doivent être séparés; notamment lorsque des puissances économiques détiennent de puissants médias c'est un problème républicain »
et
- « Il y a des puissances très importantes qui, en particulier, ont des intérêts dans les médias, et qui poussent à ce choix tout fait : Nicolas Sarkozy d’un côté, Ségolène Royal de l’autre »
Dans son blog, le journaliste français John-Paul Lepers publie la vidéo d'une interview de François Bayrou durant laquelle celui-ci détaille la teneur des conversations qu'il aurait eues, suite à cette intervention, avec Patrick Le Lay, président de TF1, et Étienne Mougeotte, vice-président et directeur d'antenne de TF1, le 4 septembre 2006 dans les locaux de LCI (chaîne de télévision du groupe TF1). François Bayrou y rapporte qu'Étienne Mougeotte aurait à cette occasion déclaré qu'il était pour la bipolarisation de la politique française, François Bayrou jugeant ces propos irrecevables.
Jean-Pierre Elkabbach, président d'Europe 1, réfuta ces accusations de François Bayrou, lui conseillant de « tourner sept fois sa langue dans sa bouche ». Démentant tout intervention de la famille Lagardère, il ajouta : « Aujourd'hui, tout média qui essaierait de tricher, de maquiller la vérité, se tirerait une balle et disparaîtrait. Ce n'est pas possible. ».
La surexposition des candidats UMP et PS durant la campagne présidentielle de 2007 a été confirmée par les avis successifs du CSA. Et selon les chiffres de celui-ci, la part d'antenne accordée à la candidature de François Bayrou a été :
- à la télévision : de l'ordre de 8 % en décembre, 7 % en janvier, 17 % en février et début mars (soit constamment moins que sa part dans les intentions de vote) ;
- à la radio : de l'ordre de 5 % en décembre, 13 % en janvier, 11 % en février, 18 % en mars.
Concernant la presse écrite, le journaliste du Monde Patrick Roger a témoigné de la très faible place que son journal accordait à la candidature de François Bayrou.
En termes de contenu, François Bayrou a notamment critiqué Claire Chazal, qui lui rétorquait le 2 décembre sur TF1 que le second tour se joue toujours entre droite et gauche à 50-50; ou Jean-Marie Colombani, qui qualifiait d'« Impératif démocratique », titre de son éditorial du Monde le 19 avril 2007, le fait de voter contre François Bayrou.
Autres sujets
De fin 2005 à juin 2006, François Bayrou prend position contre la loi DADVSI.
Éducation : « Je le dis à chacune de mes interventions : l’éducation est ma priorité. Et la priorité à l’éducation, ça a une traduction claire : on garantit les moyens et dans un contrat, on définit les résultats à obtenir, ambitieux, chiffrés, vérifiables ».
Afrique : « Il n’y a qu’une politique juste et efficace de lutte contre l’immigration, que nous devrions imposer à la communauté internationale et à l’Europe : c’est de garantir aux Africains qu’ils peuvent vivre convenablement en Afrique, de leur travail, comme des hommes debout » .
Voir sur plus de 100 sujets les propositions formulées par François Bayrou sur la page « Propositions » de son site de campagne .
Le 14 février 2008 , il signe, avec 16 autres personnalités politiques de tous bords, l'« Appel du 14 février » pour une vigilance républicaine lancé par l'hebdomadaire Marianne.
Synthèse des fonctions politiques
Postes à responsabilités
- Chargé de mission
- 1979-1981 : chargé de mission au cabinet de Pierre Méhaignerie, ministre de l'Agriculture du troisième gouvernement Raymond Barre.
- 1981-1982 : chargé de mission au cabinet d'Alain Poher, président du Sénat.
- Conseiller
- 1984-1986 : conseiller de Pierre Pflimlin, président du Parlement européen.
- Président
- 1986-1993 : président du GPLI.
- 1994 : président du CDS (qu'il transforme en Force démocrate).
- 1998-2007 : président de l'UDF (fondu dans le MoDem le 1er décembre 2007) .
- Depuis le 2 décembre 2007 : président du MoDem (élu avec 96,8% des votants)
Fonctions électives locales
- Conseil municipal
- 14/03/1983 - 12/03/1989 : conseiller municipal de Pau
- 20/03/1989 - 01/04/1993 : conseiller municipal de Pau
- depuis 2008 : conseiller municipal de Pau
- Conseil général
- 22/03/1982 - 02/10/1988 : conseiller général des Pyrénées-Atlantiques
- 03/10/1988 - 27/03/1994 : conseiller général des Pyrénées-Atlantiques dont président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques du 30/03/1992 au 27/03/1994
- 28/03/1994 - 18/03/2001 : conseiller général des Pyrénées-Atlantiques et président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques (28/03/1994 au 22/03/1998 puis 23/03/1998 au 18/03/2001)
- 18/03/2001 - 16/03/2008 : conseiller général des Pyrénées-Atlantiques
Fonctions parlementaires
- À l'Assemblée nationale
- 02/04/1986 - 14/05/1988 : député de la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques
- 13/06/1988 - 01/04/1993 : réelu député de la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques
- 02/04/1993 - 01/05/1993 : réélu député de la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques
- 01/06/1997 - 21/12/1999 : réélu député de la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques président du groupe UDF à l'Assemblée nationale (1997-1998);
- 18/06/2002 - 17/06/2007 : réélu député de la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques
- 18/06/2007 - en cours : réélu député de la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques
- Au Parlement européen
- 20/07/1999 - 17/06/2002 : député. François Bayrou démissionne de son mandat de député européen en 2002 afin de revenir à l'Assemblée nationale.
Fonctions ministérielles
- 30 mars 1993 - 11 mai 1995 : ministre de l'Éducation nationale du gouvernement Balladur
- 18 mai - 7 novembre 1995 : ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Insertion professionnelle du premier gouvernement Juppé
- 7 novembre 1995 - 2 juin 1997 : ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche du second gouvernement Juppé
Précédé par | François_Bayrou | Suivi par |
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Jack Lang | Claude Allègre | François Léotard | L'UDF est intégré au MoDem | Création du parti | en cours | Henri Grenet | Jean-Jacques Lasserre | - | BibliographieOuvrages de François Bayrou- La Décennie des mal-appris, Flammarion, 1990 (ISBN 2-08-066472-7)
- Le Roi libre, Flammarion, 1994 (ISBN 2-08-066821-8)
- Le Droit au sens, Flammarion, 1996 (ISBN 2-08-067204-5)
- Henri IV raconté par François Bayrou, Perrin jeunesse, 1998 (ISBN 2-262-01301-2)
- Ils portaient l'écharpe blanche : l'aventure des premiers réformés, des Guerres de religion à l'édit de Nantes, de la Révocation à la Révolution, Grasset, 1998 (ISBN 2-246-55981-2)
- Hors des sentiers battus : entretiens avec Sylvie Pierre-Brossolette (avec Sylvie Pierre-Brossolette), Hachette littératures, 1999 (ISBN 2-01-235258-8)
- Relève, Grasset, 2001, (ISBN 2246618215)
- Penser le changement (avec Luc Ferry), Atlantica, 2002
- Nadine-Josette Chaline, François Bayrou et Dominique Baudis, Jean Lecanuet. Témoignages de François Bayrou et Dominique Baudis, Beauchesne, 2003 (ISBN 2701014050)
- Oui : Plaidoyer pour la Constitution européenne, Plon, 2005 (ISBN 2259201830)
- Au nom du Tiers-État, Hachette Littératures, 2006 (ISBN 2012372503)
- Projet d'Espoir, Plon, 2007 (ISBN 2259201628)
Ouvrages consacrés à François Bayrou- Violaine Gelly, Bartillat, François Bayrou : portrait, 1996 (ISBN 2-84100-048-6)
- Antoine Michelland et Philippe Séguy, François Bayrou : et si la Providence veut..., Éd. du Rocher, 1996 (ISBN 2-268-02400-8)
- Violaine Gelly et Virginie Le Guay, Bartillat, François Bayrou : Un autre chemin, 2007 (ISBN 2841004074)
- Antoine Michelland et Philippe Séguy, François Bayrou : quand la Providence veut ..., Éd. du Rocher, 2007, (ISBN 2268062694)
- Jean Véronis, Estelle Véronis et Nicolas Voisin : François Bayrou : Confidences, Max Milo, 2007 (ISBN 2353410170)
Notes.. Voir aussiLiens internes- Centrisme
- Union pour la démocratie française
- Mouvement démocrate (France)
- Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe
- Députés de la XIIe législature
- Députés de la XIIIe législature
Liens externes |
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